Pensée du 14 octobre
L’Evangile est, il est vrai, en concurrence avec les idéaux humains, mais au sens littéral où il concourt à leur réalisation : il les guérit, les élève, les protège. Il n’exclut pas l’éros de la vie mais le venin de l’égoïsme de l’éros.
Il existe trois ordres de grandeur, a dit Pascal dans une pensée célèbre. Le premier est l’ordre matériel ou des corps : là excelle celui qui a de nombreux biens, qui est doté de force athlétique ou de beauté physique. C’est une valeur à ne pas mépriser, mais la plus basse. Au dessus se trouve l’ordre du génie et de l’intelligence dans lequel se distinguent les penseurs, les inventeurs, les scientifiques, les artistes, les poètes. Il s’agit d’un ordre d’une qualité différente. Le fait d’être riche ou pauvre, beau ou laid n’ajoute ni n’enlève quoi que ce soit au génie. La difformité physique attribuée à leur personne n’enlève rien à la beauté de la pensée de Socrate ni à la poésie de Leopardi.
Le génie est une valeur certainement plus élevée que la précédente mais pas encore la valeur suprême. Au-dessus existe un autre ordre de grandeur qui est l’ordre de l’amour, de la bonté. (Pascal l’appelle l’ordre de la sainteté et de la grâce). Une goutte de sainteté, disait Gounod, vaut plus qu’un océan de génie. Le fait d’être Beau ou laid, intelligent ou illettré n’ajoute ni n’enlève quoi que ce soit au saint. Sa grandeur est d’un autre ordre.